Jean Donneau de Visé

Jean Donneau de Visé (1638-1710) est, avec Mlle Desjardins (plus connue sous le nom de Madame de Villedieu, qu’elle prendra à partir de 1667) et Edmé Boursault (1638-1701), un des écrivains représentatifs d’un nouveau mode de production qui se fait jour, en France, aux alentours de 1660.

Evoluant dans la proximité immédiate de la cour, ces professionnels de la création littéraire (au sens où ils cherchent à tirer leurs ressources essentiellement des revenus directs ou indirects que procurent leurs créations) fondent leur réussite sur la réactivité immédiate à l’évolution des modes et à l’actualité de la vie intellectuelle et politique : virtuoses de la nouveauté, ils s’efforcent d’offrir dans les meilleurs délais à leur public des ouvrages imprimés proposant un reflet des événements marquants ou des questions “à la mode”.

L’œuvre de Donneau de Visé est par conséquent vaste et diversifiée : recueils de nouvelles, pièces galantes, comédies, discours de polémique théâtrale. Le Mercure galant qu’il fondera en 1672 et auquel il consacrera l’essentiel de ses efforts jusqu’à sa mort, reproduira, sous une forme tenant à la fois du recueil et du périodique, cette diversité de genres et de contenus.

Par delà l’intérêt que représentent ces textes pour la compréhension de la vie littéraire de la seconde moitié du XVIIe siècle français, la stratégie de carrière de Donneau de Visé propose un modèle éclairant qui permet de mieux saisir la trajectoire de Molière, avec qui il entretient des rapports intenses au cours de la décennie de 1660.

Les Nouvelles Nouvelles, qui comptent parmi les premiers textes que Donneau de Visé fait paraître, sont particulièrement représentatives de cette manière de concevoir et de créer la littérature.

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